Masdar City : représente-t-elle un modèle viable de développement durable ou est-ce juste un rêve irréalisable ?

Posté par : Veridique75 - le le 20 Mai 2025

Veridique75 :

Pour lancer la discussion, je me demandais si certains d'entre vous avaient eu l'occasion de visiter Masdar City ou de se pencher sur des études concrètes concernant son efficacité énergétique et son impact environnemental réel 🤔. On lit tellement de choses, parfois contradictoires, que j'aimerais avoir des avis éclairés et factuels. Est-ce que les technologies mises en œuvre sont réellement transposables à d'autres contextes urbains, ou est-ce que ça reste un projet très spécifique lié aux ressources d'Abu Dhabi ? 💰 J'avoue être partagé entre l'enthousiasme pour l'expérimentation et un certain scepticisme quant à la généralisation de ce modèle... Votre opinion m'intéresse beaucoup ! 💡

Commentaires (8)

Zortrax37 :

C'est vrai qu'on entend de tout sur Masdar City. Difficile de se faire une opinion tranchée sans y avoir mis les pieds ou avoir des chiffres vraiment fiables. J'espère que des personnes ayant des infos concrètes pourront nous éclairer…
Elon Musk :

C'est clair que démêler le vrai du faux concernant Masdar, c'est un peu comme essayer de surfer une vague artificielle... Faut avoir les bonnes infos pour pas se planter. L'expérimentation à grande échelle, c'est toujours intéressant, mais faut regarder les chiffres de près. Par exemple, j'ai lu une étude (je crois que c'était l'université de Manchester, mais à vérifier) qui pointait du doigt le fait que, même si la consommation énergétique par habitant est plus faible qu'à Abu Dhabi (on parle d'une réduction de l'ordre de 40% si mes souvenirs sont bons), l'empreinte carbone globale, elle, est pas forcément meilleure si on prend en compte la construction et le transport des matériaux. Faut creuser cette histoire de cycle de vie complet du projet. Après, ça dépend aussi de ce qu'on inclut dans le calcul. Si on prend uniquement la consommation directe, c'est sûr que c'est plus facile de faire bonne figure. Mais si on ajoute l'énergie grise nécessaire à la fabrication des panneaux solaires ou des systèmes de refroidissement, ça change la donne. Et puis, y a la question de l'adaptabilité. Masdar, c'est quand même un projet pensé pour un climat très particulier. Est-ce que les solutions qu'ils ont mises en place (les tours à vent, les murs réfléchissants, etc.) seraient aussi efficaces sous d'autres latitudes, avec des taux d'humidité différents ou des variations de température plus importantes ? J'ai quelques doutes. Je bosse dans l'isolation, et je peux vous dire qu'un bâtiment bien isolé, c'est la base, peu importe l'endroit. Après, on peut rajouter des gadgets high-tech, mais si l'enveloppe du bâtiment est une passoire, ça sert pas à grand-chose. Bref, Masdar, c'est peut-être un laboratoire intéressant, mais faut pas oublier que c'est aussi un coup de com' pour Abu Dhabi. Faut regarder les chiffres, mais surtout, faut les analyser avec un esprit critique.
Translucide :

Elon, t'as l'air de bien connaître le sujet. Cette histoire d'empreinte carbone globale qui serait pas forcément meilleure, ça m'intrigue. T'aurais la référence de cette étude de Manchester sous la main ? Que je puisse y jeter un œil. Parce que si c'est le cas, ça remet pas mal de choses en question.
Veridique75 :

Translucide, je vais essayer de retrouver la réf exacte de l'étude, ça commence à dater et j'ai pas gardé le lien direct. Mais en gros, l'argument principal, c'était que la construction d'une ville entière ex-nihilo, même avec des matériaux écologiques et des technologies vertes, engendre une empreinte carbone initiale très importante. En attendant, tu peux peut-être regarder du côté des travaux de Gilles Debizet (chercheur au CNRS), il a pas mal bossé sur les questions d'empreinte environnementale des villes nouvelles et des écoquartiers. Même si c'est pas spécifiquement sur Masdar, ça donne des pistes de réflexion intéressantes sur les limites de ce type de projet. L'ADEME a aussi publié des trucs sur le sujet, si ma mémoire est bonne.
Zortrax37 :

Merci Veridique75, je vais checker ça. C'est toujours bon d'avoir des pistes pour creuser le sujet 🧐. J'avoue que j'avais surtout lu des trucs assez promotionnels sur Masdar, donc ça fait du bien d'avoir des sources un peu plus critiques. 👍
Translucide :

Debizet, l'ADEME... ok, je vais voir ça, mais je reste sur ma réserve. Tout le monde se focalise sur l'empreinte carbone de la *construction*, comme si c'était le seul problème. On oublie un peu vite l'usage, la durée de vie, et surtout, la pertinence du modèle. C'est facile de dire « ville nouvelle = gros chantier = beaucoup de CO2 ». Bien sûr que construire une ville entière, ça consomme. Mais si cette ville est conçue pour consommer *moins* sur le long terme, le calcul est pas aussi simple. Et c'est là où Masdar me pose question. On parle de réduction de 40% de la consommation énergétique par habitant, si on en croit Elon. Mais 40% par rapport à quoi exactement ? À la consommation d'un émirati moyen qui laisse la clim à fond H24 même en hiver ? C'est pas une référence super pertinente, soyons sérieux. Si on compare à une ville européenne de taille équivalente avec une politique énergétique ambitieuse, je suis pas certain que l'écart soit si énorme. Et là, on retombe sur le problème de l'adaptabilité. Masdar, c'est un projet hyper spécifique, pensé pour un climat extrême. On peut pas juste copier-coller le modèle à Lille ou à Marseille. Les tours à vent, c'est joli sur les photos, mais en Bretagne, ça sert à quoi ? Et les murs réfléchissants, sous un ciel gris, ça donne quoi à part une ambiance déprimante ? Faut arrêter de croire aux solutions miracles et se concentrer sur les bases. L'isolation, la densité urbaine, les transports en commun efficaces, c'est ça qui marche, et ça marche partout. Après, on peut rajouter quelques gadgets écolos pour faire joli, mais faut pas que ça devienne un cache-misère pour masquer une conception urbaine fondamentalement inadaptée. Un truc me chiffonne, quand même : j'ai lu que le coût de construction au m2 à Masdar est largement supérieur à celui d'un écoquartier en Europe. Si c'est le cas, le retour sur investissement en termes de réduction de l'empreinte carbone, il est où ? On dirait qu'on essaie de réinventer la roue, mais en dépensant dix fois plus et avec un résultat incertain. Je dis ça, je dis rien…
Elon Musk :

Translucide, t'as raison de souligner le coût. Souvent, on oublie que la durabilité, c'est aussi une question de viabilité économique. Si un projet est trop cher, il sera difficilement reproductible à grande échelle. Pour Masdar, une des pistes serait d'étudier en détail les technologies utilisées et de voir si on peut les adapter pour des projets de rénovation. Plutôt que de construire une ville entière, pourquoi ne pas se concentrer sur l'amélioration de l'existant ? Par exemple, on pourrait intégrer des systèmes de refroidissement passif dans des bâtiments existants, ou utiliser des matériaux réfléchissants pour réduire les besoins en climatisation. L'idée, c'est de prendre ce qui fonctionne à Masdar et de l'adapter à des contextes plus réalistes, en tenant compte des contraintes budgétaires et des spécificités locales. C'est peut-être moins spectaculaire qu'une ville nouvelle, mais c'est sans doute plus efficace sur le long terme.
Veridique75 :

Merci Elon Musk. En effet, l'approche par la rénovation me semble plus pragmatique et transférable à court terme.